Investissement responsable : tribune sur la nécessité de la formation

 

Plus d’information et de pédagogie au service de l’isr. (LA REVUE BANQUE - octobre 2023)

 
 

Plus d’information et de pédagogie au service de la finance responsable

Les autorités publiques et les acteurs de la finance ont accéléré le pas en matière d’ISR depuis deux ans, la réglementation également. L’offre est devenue pléthorique et il est nécessaire de s’y retrouver. L’intérêt des épargnants pour l’investissement durable croît progressivement surtout chez les plus jeunes. Toutefois on peut se demander si cette accélération ne creuse pas l’écart. Les conseillers sont-ils tous formés et les épargnants sont-ils bien informés ?

Il est indéniable que l’appétence des épargnants en terme d’investissement responsable grandit d’année en année. Le baromètre de février 2023 sur l’investissement responsable de CPR AM indique que le taux de détention d’IR est encore faible, même s’il est en forte hausse depuis 2021 et depuis la première édition du baromètre de l’Investissement Responsable (36 % en 2022 contre 28 %). Le taux de détention est très élevé chez les épargnants les plus jeunes (60 % pour les -35 ans). Cette tendance devrait s’accroître par la généralisation des fonds ISR sur le marché.

Il est évident que l’ISR est encore peu connu et peu abordé par les conseillers financiers, même si les épargnants considèrent que le sujet mérite d’être pris au sérieux. IFOP révèle dans son étude 2023 pour le FIR (Forum pour l’investissement responsable), que seulement 17% des épargnants connaissent l’ISR. Et pourtant, l’étude indique que 59% des épargnants veulent tenir compte des impacts environnementaux et sociaux dans leurs décisions de placements (66% chez les moins de 35 ans et 50% chez les plus de 50 ans). Il y donc une marge de progression importante du conseil en matière d’ISR.

Les standardisations et simplifications (CSRD et SFDR) aident les sociétés de gestion pour juger de la valorisation ESG des entreprises grâce à une base plus claire des données extra-financières brutes. Mais les conseillers et les clients connaissent-ils en majorité la classification SFDR et ce qu’elle signifie ? Connaissent-ils la différence entre les fonds article 8 et 9 ? Savent-ils ce que comportent les fonds à impact ou les fonds solidaire ? Sont-ils en mesure de sélectionner un fonds qui exclurait les valeurs de l’armement ou des combustibles fossiles ? Ont-ils déjà entendu parler de la taxonomie européenne ?...

Les labels, les associations en faveur de la finance durable et les syndicats professionnels du monde des CGP, notamment, ont conscience de ce travail énorme en terme d’information et de pédagogie et ont entrepris des actions en ce sens.

Au sein de mon cabinet de conseil financier, par exemple, nous nous impliquons sur ces sujets qui sont prioritaires pour nous. Nous investissons du temps à parcourir les chartes ESG des sociétés de gestion dont nous proposons les fonds. Nous avons décidé de nous équiper d’un outil de sélection des valeurs selon des critères ESG précis. Nous avons également décidé de proposer à nos clients une formation sur le rôle sociétal de l’investisseur et les aidons à comprendre ce qui est désormais proposé en terme d’investissement responsable, durable ou solidaire. Notre rôle pédagogique est essentiel pour aider l’épargnant à pointer l’investissement qui a du sens pour lui.

Plus les conseillers et les investisseurs monteront en compétence, plus le sujet sera vertueux et la finance à impact pourra se déployer pour le bien commun.

Aymeric Richard

 
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