Note de conjoncture - janvier 2024

 

Bilan 2023 & Perspectives 2024

 
 

L’année 2023 marqué par une forte hausse des taux

L’objectif de 2023 pour les banques centrales a été de continuer sa hausse des taux commencée en 2022 pour contrôler l’inflation.

En effet, l’inflation a diminué durant toute l’année 2023 en commençant avec un taux de 8,6% en janvier pour passer à 2,4% en novembre dans la zone euro. Cette baisse significative est l’œuvre de la Banque Centrale Européenne qui, pendant l’année 2023, n’a cessé d’augmenter son taux directeur (3% en février et 4,5% depuis septembre). Les investisseurs attendent (avec impatience) la baisse de ce taux qui pourrait arriver fin du premier semestre 2024, même si pour l’instant aucun signe d’inflexion n’a été annoncée par la BCE. La FED, quant à elle, s’est prononcée sur cette perspective de desserrement monétaire.

Une baisse des transactions immobilières et le chemin de la récession

Cette hausse de taux sans pause a déstabilisé de nombreux secteurs avec, en tête l’immobilier. La politique restrictive des banques centrales a fortement ralenti l’économie dans de nombreux pays. Et la plupart des pays, dont la France, sont au bord de la récession. Et certains pays comme l’Allemagne sont déjà en phase de récession.

Entrer en récession signifie concrètement une hausse du taux de chômage, qui entraîne une baisse des revenus, une diminution des dépenses ; ainsi qu’un ralentissement de la croissance des entreprises. On peut techniquement parler de récession dans un pays ou une région lorsque ceux-ci connaissent un taux de croissance négatif de leur PIB pendant deux trimestres consécutifs.

Seuls les Etats-Unis sont restés résilients, portés notamment par leur faible taux de chômage de 3,9% (zone euro 6%, France 7,4%).

Les marchés actions

En 2022, le CAC 40 avait diminué de 9,5% sur l’année. Cette baisse était en partie due aux conséquences de la guerre en Ukraine ainsi qu’à la forte inflation et à la hausse des taux. En 2023, le CAC 40 n’a pas connu le même schéma qu’en 2022. Durant le second semestre, il a même connu son « all time high » le 12 décembre 2023, atteignant les 7582 points, du jamais vu ! Le Cac 40 a ainsi gagné 16,5% sur l’année pour finir à 7543 points. Toutes les bourses mondiales sortent avec un excellent bilan 2023. Le NASDAQ + 43,42%, la bourse japonaise Nikkei + 28,2%. Seule la bourse de Shanghai finit à - 3,7%, la Chine voit son économie plombée par la dette de son secteur immobilier.

Personne n’avait prévu cette envolée des indices boursiers, excessivement rapide en décembre. Nous pouvons même parler d’euphorie sur le marché des actions, notamment les secteurs moteurs comprenant la « techs » avec la révolution de l’intelligence artificielle et la biotech.

Compte-tenu de l’accélération rapide des valorisations en fin d’année et de la réelle santé des entreprises, il va falloir être vigilent aux corrections dans le semestre qui vient. La politique monétaire, les conflits, la santé des entreprises, le pouvoir d’achat et les élections seront des facteurs déterminants.

Notons que 2024 sera une année chargée sur le plan électoral, puisque 40 scrutins seront organisés à l’échelle mondiale.

Les marchés se montrent très optimistes quant au scénario d’un atterrissage en douceur en 2024 et les risques de récession demeurent élevés pour la plupart des économies développées au cours de cette même année. Aux États-Unis et en Europe, le processus récessif passe par la compression des marges bénéficiaires. Hausse des pertes d’emplois et remontée des défauts de paiement (ménages et entreprises) attestent de difficultés majeures, rappelle la société de gestion Carmignac.

Les obligations

Le resserrement de la politique monétaire européenne (augmentation et maintien des taux) impacte également le marché obligataire. Cette remontée des taux d’emprunt a favorisé la hausse des rendements des obligations. A noter toutefois que le ralentissement de l’inflation et la baisse des taux directeurs prévus à la fin du premier semestre 2024 entraîneront une baisse des rendements à long terme.

Durant la majeure partie de l’année 2023, les investisseurs obligataires ont subi de graves crises de volatilité du marché, les banques centrales ayant relevé les taux d’intérêt de manière agressive. Toutefois, le portage a permis d'avoir des rendements positifs, malgré des conditions de marché plutôt adverses.

Selon Pictet AM, les obligations devraient générer des gains supérieurs à la moyenne en 2024, grâce à des coupons générant davantage de revenus, à une croissance du PIB nominal plus faible et à des banques centrales qui entament progressivement un assouplissement modéré de leurs politiques monétaires.

L’immobilier

Les professionnels du secteur de l’immobilier en France ont vu leur activité se réduire fortement en 2023. Encore une fois les taux d’emprunts ont joué un rôle important. En effet, avec la hausse des taux, la demande a baissé. Les investisseurs, préférant attendre une baisse des prix et des taux, ont retardé leurs projets immobiliers. Cette situation touche particulièrement les petites surfaces notées F ou G, dont les propriétaires veulent se débarrasser avant de devoir faire « la rénovation énergétique » nécessaire pour louer.

Du côté de la location, le marché reste sous tension. « Les biens locatifs se font de plus en plus rares sur le marché » constate Bien’Ici. Et cette tension est en lien direct avec le report des projets d’investissements immobiliers. Les personnes louant des appartements et ayant un projet immobilier depuis 1 an sont finalement restées locataires, empêchant de nouvelles locations. Dans les plus grandes villes françaises, les loyers sont globalement en hausse pour les studios et les trois pièces.

Le marché immobilier devrait doucement reprendre des couleurs avec la baisse des taux.

La bonne nouvelle ? Cette baisse a déjà commencé avec la Société Générale qui réduit son taux de crédit immobilier de 4,35% à 3,95%. Et la Banque de France a appelé d’autres grandes banques nationales à faire de même. Les banques ont également annoncé vouloir augmenter de 10% leur production de crédit immobilier d’ici la fin d’année 2024. Ces nouvelles, bien qu’encore faibles, sont de bon augure pour la reprise du marché immobilier en 2024.

 A noter également 

Le Pétrole : Avec la guerre en Ukraine qui dure et la Russie qui repart à l'offensive, avec un conflit du Moyen-Orient où des navires militaires américains se frottent à des navires militaires iraniens, le pétrole a baissé. Malgré les réductions de production imposées par l'OPEP+. Pourquoi ? En 2023, les Etats-Unis n’ont jamais produit autant de pétrole et la demande mondiale a peu progressé.

Le secteur des fusions-acquisitions a connu une année pire que pendant le Covid. Les « spécialistes » anticipent une forte reprise en 2024.

 
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