Automne artistique à Paris : collectionner entre modernité et mémoire
Art Basel Paris et Paris Photo 2025 révèlent les tendances, artistes et stratégies de collection pour les amateurs et investisseurs patrimoniaux.
Art Basel Paris 2025 : l’avant-garde s’installe au Grand Palais
Lorsque Clément Delépine, directeur d’Art Basel Paris, évoque cette quatrième édition (24‑26 octobre), il parle d’une “sélection rigoureuse, mais ouverte”, entre galeries établies et nouveaux acteurs.
Avec 206 galeries réparties dans 41 pays, dont plus d’un tiers implantées à Paris, la foire renforce le rôle international de la capitale comme hub artistique.
Parmi les sections, Emergence attire particulièrement l’attention : de jeunes galeries, des artistes à découvrir, des œuvres audacieuses. Le secteur Premise, quant à lui, propose des projets curatoriaux expérimentaux, et invite les collectionneurs à penser au-delà de la simple acquisition.
Le Programme Public, quant à lui, s’étend au-delà des allées de la foire, avec des installations dans plusieurs lieux emblématiques de Paris — avenue Winston‑Churchill, Place Vendôme, Palais d’Iéna — et relève d’une ambition culturelle forte.
Pour certains collectionneurs, cette édition était plus qu’une occasion d’achat : c’était un moment de rencontre avec des maisons visionnaires (Air de Paris, Cécile Fakhoury…) et l’opportunité d’entrer en lien avec des artistes qui redéfinissent l’avant-garde contemporaine.
Paris Photo 2025 : la photographie comme langage et mémoire
Quelques semaines plus tard, du 13 au 16 novembre, Paris Photo s’est imposée comme une scène de confrontation entre passé photographique et futur numérique. Selon Mulhouse Art Contemporain, la foire a accueilli 179 galeries et 43 éditeurs, avec une structuration en secteurs très pensés : Principal, Emergence, Digital, Voices, Éditions.
À l’entrée, un mur impressionnant de près de 40 mètres signale la présence de Sophie Ristelhueber, lauréate du Prix Hasselblad 2025. Cet accrochage, présenté par la Galerie Poggi, regroupe une soixantaine de photographies réalisées au fil de quarante ans — paysages métaphoriques, ruines, formes minérales, absence humaine — sous le titre No Comment.
Collectionner : de la passion à la stratégie patrimoniale
Art Basel Paris et Paris Photo montrent que collectionner ne se limite plus à acquérir des œuvres emblématiques. Les collectionneurs contemporains explorent aujourd’hui plusieurs voies complémentaires :
La collection patrimoniale, qui mise sur des artistes établis ou des œuvres historiques, assurant une valeur sûre et un capital culturel à transmettre.
La collection émergente, centrée sur des talents encore peu connus, offrant le frisson de la découverte et le potentiel d’une valorisation future.
La collection thématique, qui choisit des œuvres pour leur portée sociale, environnementale ou symbolique, transformant le patrimoine en vecteur de sens.
Pour les collectionneurs avertis, Paris est, à l’automne, un véritable laboratoire de collection, où chaque acquisition est à la fois un acte de goût, un investissement patrimonial et une contribution à la mémoire culturelle. L’art n’est plus seulement contemplé : il s’inscrit dans un projet, raconte une histoire et dialogue avec le temps, offrant autant de chemins pour construire un patrimoine vivant et singulier.
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