FAB Paris 2025
Entre héritage et réalités du marché de l’art
Du 20 au 24 septembre 2025, le Grand Palais a accueilli la quatrième édition de FAB Paris, regroupant plus de 100 galeries internationales. Héritière de la Biennale des Antiquaires et de Fine Arts Paris, cette foire vise à combiner art ancien et moderne, mais elle illustre surtout les mutations en cours sur le marché de l’art, entre segments haut de gamme sous tension et émergence de nouveaux profils de collectionneurs.
Une foire structurée mais sélective
FAB Paris 2025 a présenté une offre large, allant des arts décoratifs du XVIIIᵉ siècle aux œuvres modernistes et objets de design du XXᵉ siècle. Le Musée Nissim de Camondo était invité d’honneur avec une sélection d’arts décoratifs, tandis que des galeries comme Vallois ont mis l’accent sur l’Art déco. La scénographie, confiée à Constance Guisset et Sylvie Zerat, visait à fluidifier la circulation, mais certains observateurs ont noté une présence moins dense de jeunes collectionneurs que lors des salons plus populaires ou des foires contemporaines.
Contrairement à certaines éditions passées, l’espace “Jeunes Talents” existe bien, mais il reste relativement marginal. Il ne suffit pas à transformer la foire en point d’entrée pour les primo-collectionneurs. La foire reste avant tout un lieu de visibilité pour les galeries et de réseautage entre professionnels.
Le marché de l’art : chiffres à relativiser
Les données les plus récentes montrent une situation contrastée. Selon le rapport Art Basel & UBS 2025, le marché mondial a atteint 57,5 milliards de dollars en 2024, en baisse de 12 % par rapport à 2023. Cependant, le volume de transactions a légèrement augmenté (+3 %), signe d’une activité accrue dans les segments plus accessibles.
En France, les ventes aux enchères ont progressé de 4,7 % pour atteindre 363,9 millions de dollars. Mais cette moyenne masque de fortes disparités : les ventes haut de gamme restent sous pression, tandis que les galeries de taille moyenne ou les œuvres moins coûteuses se maintiennent mieux. Selon le CPGA, 85 % des galeries françaises expriment des inquiétudes sur leur chiffre d’affaires et sur le renouvellement de la clientèle.
Ces chiffres doivent donc être interprétés avec prudence : le marché n’est ni en effervescence générale ni en crise absolue, mais plutôt dans une phase de recomposition, où les écarts entre segments se creusent.
Tendances observées à FAB Paris 2025
Plusieurs tendances émergent clairement :
Intérêt pour la qualité plutôt que pour la quantité : les collectionneurs cherchent des œuvres avec provenance et authenticité, quitte à limiter le nombre d’acquisitions.
Focus sur l’Art déco et les modernes accessibles : certains styles historiques voient leur valeur se stabiliser, offrant des opportunités pour des acquisitions à moyen terme.
Émergence de primo-collectionneurs plus jeunes : malgré la présence limitée dans l’espace “Jeunes Talents”, ces profils sont attentifs au rapport qualité/prix et à la dimension patrimoniale et esthétique de l’investissement.
Comme le souligne Didier Aaron, exposant à FAB Paris : « La foire reste avant tout un lieu de rencontres professionnelles. On observe de l’intérêt pour des œuvres plus abordables, mais le volume d’achats reste modeste. » Un représentant de la galerie A&R Fleury ajoute : « Même sur les pièces de qualité, les acheteurs prennent davantage de temps pour se décider. Le marché est sélectif et prudente. »
L’art comme actif patrimonial : avantages et limites
L’art continue de représenter une classe d’actifs diversifiante. Il n’est pas corrélé directement aux marchés financiers et offre un potentiel de valorisation à long terme. Il apporte aussi une valeur culturelle et émotionnelle, ce qui le distingue des actifs purement financiers.
Mais plusieurs limites doivent être soulignées :
Liquidité moyenne : vendre une œuvre prend du temps et dépend de l’intérêt du marché pour cette pièce précise.
Frais et contraintes : transport, assurance, restauration, commissions.
Volatilité sectorielle : les prix peuvent fluctuer selon les tendances, la mode et le contexte économique.
Ainsi, investir dans l’art exige un choix raisonné, une connaissance précise du marché et un accompagnement professionnel pour éviter les erreurs coûteuses.
un marché de l’art en recomposition
FAB Paris 2025 illustre un marché nuancé et segmenté : des œuvres prestigieuses qui continuent d’attirer des collectionneurs avertis, mais aussi une diversification vers des pièces plus abordables et des acheteurs prudents. Pour l’investisseur, l’art reste un actif de valeur patrimoniale, mais il requiert discernement, patience et connaissance. La foire, au-delà de sa dimension esthétique, est surtout un miroir des tendances actuelles et des défis à venir dans le marché de l’art ancien et moderne.
Conseil en Investissement dans l'Art
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