L'actualité financière par notre partenaire Edmond de Rothschild

 

Le coronavirus contamine les marchés (analyse du 28/02/2020)

 
 

Les développements de l’épidémie du coronavirus en Corée du Sud, Japon, Iran et surtout en Italie ont fait réagir les marchés cette semaine. Les indices mondiaux corrigent ainsi fortement. 40 pays sont à présent touchés.

Les valeurs refuges continuent sur la tendance de la fin de semaine passée, les taux américains à 10 ans atteignant les 1.20%, un niveau proche du plus bas historique, alors que le Bund affiche un taux de -0.58%.

L’or continue sa progression et se traite aux alentours des $1635/oz, proche de ses plus hauts de 2012, tandis que le cuivre, baromètre de l'activité industrielle, est en baisse de 12%. En réaction au stress des investisseurs, les volatilités implicites sur les actions augmentent fortement pour dépasser les 39% sur l’indice américain, sur les niveaux subis lors des corrections de février et décembre 2018, et de 34% sur l’Eurostoxx50. L’évolution du baril de pétrole (WTI) en dessous des $46 fait craindre que le creux conjoncturel soit plus important
qu’initialement anticipé, et amène certains responsables européens à envisager une plus grande souplesse budgétaire.

Les craintes de récession technique européenne dues à une éventuelle mise à l’arrêt de l’activité sont la principale cause de cette forte baisse des marchés. En effet, des mesures de quarantaines de précaution similaires à celles imposées en Chine font craindre un impact économique fort, alors que la croissance économique européenne est faible et donc vulnérable. L’épidémie pèse en effet sur les délais de livraison dans le secteur manufacturier ainsi que sur l’activité dans les secteurs des transports et du tourisme, ce qui rend trompeuse la lecture des bons indicateurs avancés PMI en zone Euro.

Il est important de remarquer que cette correction intervient après une forte période de hausse des marchés et que les valorisations étaient au-dessus de leur moyenne historique. Si les marchés peuvent disposer d’un potentiel de correction à court terme, nous sommes d’ores et déjà 13% en deçà du plus haut récent de l’indice Eurostoxx et de -12% sur le S&P500. On observera aussi que les marchés obligataires souverains ont proportionnellement plus fortement réagi que les actions, montrant une divergence de vue conforme à la montée rapide de l’aversion au risque. 

A plus long terme, il s’agira d’évaluer l’impact réel sur la croissance économique et sur l’activité des entreprises, ce qui en l’état apparaît périlleux vu le manque de recul et le développement de l’épidémie. Indubitablement, l’environnement de taux et de liquidité ne peut que rester hyper--accommodant ce qui apportera un certain soutien aux prix des actifs. Mais dans un choc d’offre, auquel s’ajoute à présent un choc de confiance, le soutien de la demande présente le risque d’être inopérant dans un premier temps. En d’autres termes, la question est de savoir si nous sommes face à un choc d’ordre structurel affectant l’offre et la demande, ou à un phénomène transitoire. Les publications économiques et des résultats des entreprises seront donc particulièrement suivies dans les
semaines et mois à venir.

D’un autre côté, les activités chinoises semblent reprendre progressivement, laissant penser que le pire est désormais derrière nous. Le soutien des banques centrales reste important et devrait se poursuivre au vu du manque de visibilité. L’afflux de liquidité pourrait susciter à court terme une attitude de retour sur les actions de la part des investisseurs traditionnels.

Dans ce contexte, les obligations souveraines, en particulier aux Etats-Unis, disposent encore d’un potentiel de baisse des rendements, avec une marge de manœuvre de la Fed qui reste conséquente.

D’après le Flash marchés d’Edmond de Rothschild Asset Management


 
Précédent
Précédent

Investissez au sein d'un projet agricole d'envergure

Suivant
Suivant

Un château ISMH entre Sancerrois et Sologne