Blockchain et désintermédiation : un retour des intermédiaires ?

 

Table ronde au sommet du patrimoine et de la performance - Paris 12 juillet

 
 

Aymeric Richard est intervenu le 12 juillet, à la table ronde du Sommet du Patrimoine & de la Performance où il a évoqué aux côtés de Véronique Rondeau-Abouly, Thibaut BOUTROU et Yann Galet la blockchain, les échanges de valeurs financières sécurisés, transparents et responsables et la valeur du conseil.

Cette table ronde a permis d’examiner l'impact de la blockchain sur les intermédiaires de la gestion d'actifs et de patrimoine. Les participants ont pu découvrir comment la blockchain peut améliorer la transparence, la sécurité et l'efficacité des activités de gestion de patrimoine, ainsi que les défis et opportunités associés à son adoption.

Nous proposons ici quelques éléments de réflexion sur le propos tenu lors de cette table ronde :

Quels sont les freins les plus fréquents pour investir avec la blockchain ?

Freins liés à l’actualité : l’effet FTX, le scandale et la spéculation sur les cryptos masque la réalité des opportunités. C’est l’arbre qui cache la forêt…

  • Les cryptoactifs ouvrent des voies inexplorées en terme de politique monétaire. Les banques centrales et les institutions financières ne s’y trompent pas.

  • La blockchain ouvre la voie à la simplification (transparence, sécurité, traçabilité) offrant une plus grande liquidité notamment pour le non coté, en rendant le marché plus accessible (interopérabilité des plateformes)… Et si la blockchain allait rompre la frontière du coté et du non-coté ? (possibilité de faire du titre nominatif coté)

  • La tokenisation permet d’imaginer la conception d’outils financiers vertueux. L’exemple d’une obligation de coopérative agricole à impact offrant une combinaison entre rendement du coupon à taux fixe et taux variable sur des indicateurs ESG (éco carbone). Renforcer les fonds propres et assurer la transition écologique.

Freins de la nouveauté, du manque de connaissance, des préjugés : trop compliqué, trop de tech, perte de la relation humaine…

Au contraire : Réduction des intermédiaires sans valeur ajouté. Face à face entre émetteur et investisseur. Retour à un investissement simple, plus direct, plus humain, permettant de nouvelles équations commerciales.

Freins de la profession du conseil patrimonial : mauvaise connaissance de la réglementation. Hésitations face à ces nouvelles solutions mal maitrisées.

La réglementation est en marche avec MICA. L’AMF est très proactive sur le sujet. Le marché va s’organiser. La fiscalité a déja évoluée en assimilant les actifs numériques comme des valeurs mobilières et en appliquant le régime de la flat-taxe pour

L’évolution est certaine, la blockchain apporte des atouts évidents. Le train est en marche. La gestion d’actifs ne peut faire abstraction de ces évolutions. Les marchés vont évoluer en ce sens. Il est nécessaire, voire vital, de comprendre et d’intégrer dès à présent, ces nouvelles opportunités. On verra bientôt des assurance vie sur la blockchain sous forme de smart-contract, avec des actifs numériques ou tokénisés.

Il est indispensable d’avoir des réponses claires et une proposition de valeur sur les actifs numériques. C’est l’attitude que le cabinet a choisi de mettre en œuvre.

Pourquoi parle-t-on de désintermédiation ?

1.     Élimination des intermédiaires : La blockchain permet des transactions peer-to-peer, sans nécessiter d'intermédiaires traditionnels tels que les banques, les courtiers ou les dépositaires. Cela réduit les délais et les coûts associés aux processus de gestion d'actifs, en éliminant les étapes supplémentaires nécessaires pour passer par des tiers.

2.     Automatisation des processus : La blockchain permet l'utilisation de contrats intelligents, qui sont des programmes informatiques auto-exécutables. Ces contrats automatisent l'exécution des termes et des conditions d'un accord, éliminant ainsi le besoin d'une intervention humaine supplémentaire. Cela peut accélérer les processus de gestion d'actifs et de patrimoine, en réduisant les délais et les erreurs potentielles.

3.     Traçabilité et historique des actifs : La blockchain enregistre toutes les transactions et les mouvements d'actifs de manière transparente et immuable. Cela permet d'avoir une traçabilité complète des actifs, depuis leur origine jusqu'à leur état actuel. Les informations disponibles sur la blockchain facilitent la vérification des antécédents et réduisent le temps et les efforts nécessaires pour rechercher l'historique d'un actif.

4.     Accès rapide et simplifié aux informations : Les registres de la blockchain sont accessibles à tous les participants autorisés du réseau. Cela permet un accès rapide et simplifié aux informations pertinentes concernant les actifs et les transactions. Les parties impliquées peuvent consulter les données en temps réel, ce qui facilite la prise de décision et accélère les processus de gestion.

5.     Intégration avec d'autres systèmes : La blockchain peut être intégrée à d'autres systèmes et plateformes existants, ce qui facilite l'interopérabilité et l'échange d'informations. Cela permet de rationaliser les processus de gestion d'actifs et de patrimoine, en évitant la duplication des efforts et des données.

6.     Réduction des erreurs et des litiges : La transparence et l'immutabilité des données sur la blockchain réduisent les risques d'erreurs et de litiges. Toutes les transactions et les changements d'état des actifs sont enregistrés de manière vérifiable, ce qui facilite la résolution des différends et réduit les coûts associés aux litiges.

Quels changements la blockchain apporte en terme de gestion de patrimoine ?

  • Bourse : le marché boursier reposant sur le dépositaire central pourrait à l’avenir fonctionner via une blockchain et supprimer ainsi tout organe centrale

  • Private equity : faciliter le processus actuel de la levée de fonds relativement lourd et améliorer la liquidité des parts des actionnaires

  • Immobilier : accélérer la fluidité de la transaction (signature électronique) / titres de propriété, conformité des parties prenantes et caractéristiques d’un bien facilement consultable = opération facilitée

  • Gestion des données juridiques et patrimoniales : « smart contracts » permettant d’automatiser l’exécution d’une assurance (procédure de remboursement…) si les conditions sont remplies (peut arriver rapidement dans l’assurance vie) / meilleur suivi des opérations patrimoniales des clients par la consultation de l’historique des transactions de la blockchain

  • Tokenisation = actifs numériques qui n’existent et n’ont de valeur que dans une blockchain (immobilier par la tokenisation des parts de la SCPI ou part sociale ou action ou art…) = « titrisation numérique » à diviser la valeur d’un bien réel // l’actif devenant liquide perd sa prime de liquidité et ainsi sa valeur et serait pas définition plus volatile

  • IFI : token facilement accessible et vérifiable pour le calcul des droits de donation ou établissement d’imposition

  • KYC : information clients facilement accessible et conformité client simplifiée par celle des signatures et smart contacts

 
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