Le Private Equity
investir dans l’économie réelle
Longtemps réservé aux professionnels et aux investisseurs fortunés, le private equity, ou capital-investissement, s’ouvre progressivement à un public plus large. Cette classe d’actifs séduit de plus en plus d’épargnants en quête de diversification et de sens, notamment grâce à son rôle dans le financement des entreprises non cotées et de la transition écologique.
Qu’est-ce que le private equity ?
Le private equity consiste à investir directement dans le capital de sociétés non cotées en bourse. L’investisseur apporte des fonds à différents moments clés de la vie de l’entreprise : au démarrage, en phase de développement, lors d’un changement d’actionnariat ou en cas de difficultés. En contrepartie, ce dernier espère réaliser une plus-value lors de la revente de sa participation, généralement après plusieurs années.
Ces investissements concernent principalement des PME ou des ETI, tous secteurs confondus. Ces entreprises, souvent en phase de développement ou de transformation, recherchent des capitaux pour se structurer, innover ou changer d’actionnariat. Le private equity leur offre une alternative au financement bancaire ou aux marchés financiers traditionnels.
Pourquoi investir dans le private equity ?
Investir dans le private equity présente plusieurs avantages. Cette classe d’actifs affiche des performances historiquement attractives : les meilleurs fonds de capital-investissement ont régulièrement surperformé les marchés cotés. En parallèle, elle constitue un bon levier de diversification, car ses performances sont peu corrélées aux fluctuations des marchés financiers traditionnels.
Mais au-delà du rendement, le private equity permet de donner du sens à son épargne. En finançant directement des entreprises non cotées, l’investisseur devient un acteur de l’économie réelle, soutenant l’emploi, l’innovation et la croissance. Enfin, cet investissement peut avoir un impact positif sur l’environnement, car de plus en plus de fonds orientent leur stratégie vers des projets durables, jouant ainsi un rôle actif dans le financement de la transition écologique.
Les différentes phases d’investissement
Le cycle de vie d’un investissement en private equity peut se découper en plusieurs étapes, en fonction du stade de développement de l’entreprise cible :
Capital amorçage (seed) : il s’agit de financer un projet au stade de l’idée ou du lancement. L’investissement repose sur la confiance accordée à l’entrepreneur et à son potentiel. Le risque est élevé, mais les perspectives de gains le sont aussi. Ce financement provient souvent de proches, de business angels (investisseurs privés qui soutiennent des start-up) ou de plateformes de crowdfunding (financement participatif en ligne).
Capital risque (venture capital) : l’entreprise est créée, les produits ou services sont prêts et les premiers clients identifiés. L’objectif est de structurer l’activité et de tester le marché. Ce type d’investissement cible principalement les jeunes entreprises innovantes à fort potentiel de croissance.
Capital développement (growth capital) : l’entreprise est rentable et en forte croissance. Elle a besoin de fonds pour accélérer son expansion : renforcer sa production, conquérir de nouveaux marchés, se développer à l’international ou procéder à des acquisitions stratégiques.
Capital transmission (LBO, pour Leveraged Buy-Out) : l’entreprise est mature et stable. Le capital-investissement permet ici d’accompagner un changement d’actionnariat (départ à la retraite du dirigeant, transmission familiale, etc.) par le biais d’un rachat avec effet de levier, combinant fonds propres et emprunt bancaire.
Capital retournement (restructuring) : l’entreprise traverse une période difficile. Des fonds spécialisés interviennent pour redresser sa situation financière, réorganiser son activité et lui donner un nouveau souffle. Cela implique souvent un accompagnement stratégique et opérationnel.
Quels sont les risques associés ?
Comme tout placement, le private equity comporte des risques qu’il est important de bien comprendre avant d’investir.
Risque de perte en capital : Il n’existe aucune garantie de rendement ou de récupération de la mise initiale. Si l’entreprise financée échoue, l’investisseur peut perdre une partie, voire la totalité de son capital.
Manque de liquidité : Le capital-investissement est un placement de long terme, souvent bloqué pendant 7 à 10 ans. Il n’est généralement pas possible de revendre sa part ou de récupérer ses fonds avant la fin de la période prévue.
Valorisation incertaine : Contrairement aux actions cotées en bourse, dont la valeur est connue en temps réel, les sociétés non cotées ne sont évaluées qu’à intervalles réguliers, souvent une fois par an, sur la base de données internes. Cette moindre transparence rend le suivi de l’investissement plus difficile pour les particuliers.
Risque opérationnel : Les entreprises financées peuvent rencontrer des difficultés de gestion, de gouvernance ou de positionnement sur leur marché. Ces aléas peuvent impacter leur performance et, par conséquent, la rentabilité de l’investissement.
Comment accéder à ce type d’investissement ?
Accéder directement au capital d’une entreprise non cotée reste complexe pour un particulier. C’est pourquoi il est généralement recommandé de passer par des fonds professionnels qui sélectionnent rigoureusement les entreprises selon des critères financiers et extra-financiers (ESG).
Ces fonds permettent également de mutualiser le risque en investissant dans un portefeuille diversifié de sociétés. On peut aujourd’hui y accéder via certains contrats d’assurance-vie, Plans d’Épargne Retraite (PER), ou en souscrivant à des Fonds Professionnels de Capital Investissement (FPCI) ou Fonds Communs de Placement à Risques (FCPR), agréés par l’AMF.
De plus, le marché se démocratise avec des offres dès quelques milliers d’euros d’investissement, rendant cette classe d’actifs accessible à un nombre croissant d’épargnants.
En conclusion
Le private equity est une opportunité pour diversifier son patrimoine et donner du sens à son épargne en soutenant le développement d’entreprises non cotées. Il permet de viser une rentabilité attractive tout en participant à l’économie réelle. Mais ce placement n’est pas sans contraintes : il nécessite un horizon de long terme, une bonne tolérance au risque, et une sélection rigoureuse des fonds.