Art Paris 2025 : Nos Coups de Cœur

Du 3 au 6 avril 2025

Pour sa 27e édition, Art Paris a investi le Grand Palais fraîchement rénové, du 3 au 6 avril. Cette foire d’art contemporain a réuni 170 galeries venues des quatre coins du monde, offrant ainsi une véritable immersion dans la création artistique contemporaine. Avec un programme intense et une sélection cosmopolite, cette nouvelle édition n’a pas manqué de nous combler. Nous avons sélectionné pour vous nos coups de cœur de cette édition, des œuvres qui ont particulièrement capté notre attention.

Jean Gfeller à la galerie Dilecta

Jean Gfeller est un artiste suisse né en 1996 entre Lausanne et Genève. Bien qu'il n'ait pas grandi dans une famille d'artistes, ses parents l'emmenaient fréquemment au Musée d'Art Brut de Lausanne, une expérience qui a marqué sa perception de l’art et nourri son goût pour une approche libre et décomplexée de la peinture. Très jeune, il découvre l'œuvre de Francis Bacon, une rencontre qui le bouleverse et influencera durablement son propre travail. Il commence à dessiner tôt et poursuit sa formation aux Beaux-Arts de Nantes, où il développe une pratique picturale très personnelle. Ses tableaux mettent en scène des personnages énigmatiques et silencieux, souvent plongés dans des situations ambiguës. Ces personnages, principalement masculins, sont en réalité des alter ego ou des archétypes qui interrogent la condition humaine. Jean Gfeller porte un regard critique sur nos sociétés contemporaines, en particulier sur leur rapport au monde du travail. Certaines œuvres renvoient au culte de la réussite, d’autres au rapport de domination, d’autres encore à la soumission et l’emprise. Placés dans des espaces clos et dénudés, ses personnages incarnent des figures d'incommunicabilité et de dérision, où l’espace devient un lieu mental, une sorte de décor de théâtre sans issue. Sa série "You Should Try Soft Medicine" interroge notre rapport à la médecine et explore les relations complexes entre le corps et l'esprit, prônant une forme d’introspection et un équilibre intérieur. Gfeller explore ainsi des thématiques telles que la méditation, le secret, la solitude, avec une référence évidente à l'univers de Beckett.

Lorenzo Mattotti à la galerie Martel

Lorenzo Mattotti est un illustrateur, peintre et auteur de bande dessinée italien, né en 1954 à Brescia. Artiste reconnu à l'échelle internationale, ses livres ont été publiés dans le monde entier et ses illustrations figurent régulièrement dans des journaux prestigieux tels que The New Yorker, Le Monde, La Repubblica et Vanity Fair. Mattotti a également signé de nombreuses affiches emblématiques, notamment celles pour le Festival de Cannes et la Mostra de Venise. Son chef-d'œuvre Feux (1984) marque un tournant dans sa carrière, le révélant au grand public. Son travail se situe entre figuration et abstraction, mêlant avec virtuosité diverses techniques, thèmes et supports. Mattotti explore la bande dessinée, le cinéma d’animation, la peinture, le dessin et l’affiche, nous invitant à abolir les frontières et à porter un regard neuf sur ces différentes disciplines. Sa peinture, vibrante et colorée, se distingue par des lignes fluides et un sens prononcé du mouvement. À travers des jeux de couleurs et des compositions dynamiques, il explore les rapports spatiaux et rythme ses œuvres comme une danse visuelle. Par ses dessins, Mattotti parvient à capturer des moments de tension, offrant une narration par l’image qui invite à voyager et à explorer les territoires infinis de son imagination. Ses œuvres sont une exploration subtile des émotions humaines, qui invitent à la contemplation.

Lucia Tallová à la galerie Tomas Umrian Contemporary

Lucia Tallová, née en 1985 à Bratislava, est une artiste slovaque qui s'impose comme une figure influente de la jeune scène artistique de son pays. Son travail se distingue par son approche unique de la photographie, qu’elle réinvente en dehors des cadres traditionnels et des modes de représentation classiques. Lucia intervient directement sur ses photographies en les découpant, les froissant, les collant et en y intégrant divers objets tels que des morceaux de bois, de pierre ou du charbon. Ces gestes lui permettent de manipuler non seulement le médium, mais aussi les souvenirs qu’il véhicule. À travers ce processus, elle explore comment les souvenirs, avec le temps, peuvent être altérés ou s'effacer, tout en interrogeant la mémoire collective et sa malléabilité. Ses œuvres, souvent dominées par des tonalités de gris, plongent le spectateur dans un univers empreint de nostalgie et de mélancolie. Poétiques et profondément personnelles, elles créent un paysage mental, une archive visuelle de souvenirs à la fois intimes et universels. Son travail interroge la mémoire, l'identité et le passage du temps. En 2022, Lucia Tallová a été repérée à la Biennale de Lyon, un moment clé qui a renforcé sa position sur la scène artistique internationale.

Duncan Wylie à la galerie Backslash

Duncan Wylie, né en 1975 à Harare (Zimbabwe), est un artiste dont l’œuvre puissante et expressive oscille entre figuration et abstraction. Diplômé de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris en 2000, il développe un langage pictural caractérisé par des touches de pinceau vives et une composition dynamique. Sa palette éclatante, combinée à sa touche fluide, crée des toiles vibrantes marquées par une intensité visuelle. Ses œuvres explorent à la fois des thèmes liés aux événements historiques et contemporains, mais aussi à l’histoire de l’art et à sa propre histoire. Son travail invite à réfléchir sur la mémoire collective, en s'intéressant à sa transmission et en questionnant son passage dans le temps. Présent dans de grandes collections internationales, Duncan Wylie figure notamment au Musée du Louvre Abu Dhabi, au Fonds national d’art contemporain et au Musée de Grenoble.

Clara Adolph à la galerie Chalk Horse

La galerie australienne Chalk Horse présente l’artiste peintre Clara Adolphs, dont l’œuvre explore la mémoire et le passage du temps à travers des paysages empreints de nostalgie. Influencée par la photographie, elle s’inspire des albums que son père, passionné de photographie, lui permettait de feuilleter. Clara a commencé à reproduire ces photos en dessin, se les appropriant et leur donnant ainsi une nouvelle existence. Elle déploie une palette de gris, de bleus et de verts dans ses tableaux, qui représentent des paysages silencieux, des portraits de familles en extérieur ou des scènes bucoliques de loisir. Ses œuvres évoquent un temps révolu, le passage du temps et la disparition de personnes, tout en célébrant la vie et les souvenirs. La lumière et la composition de ses tableaux apportent une dimension théâtrale aux scènes, renforçant leur caractère intemporel. Plutôt que de représenter ce qui est aujourd’hui absent, Adolphs cherche à mettre en lumière ce qui a été, immortalisant ainsi ces instants. Les zones de toile apparentes et les vides dans ses compositions renforcent l’esthétique brute de son travail, faisant probablement référence à la mémoire, qui, avec le temps, s’altère et se transforme.

Article rédigé par Marie Naudy

 

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