Flash marchés actions du 10/03/20
Un lundi noir sur les marchés
L’actualité
Hier le CAC 40 a terminé la séance en baisse de 7.85 % à 4 735 points. L’indice phare de la place parisienne s’affiche donc sous les 5 000 points, et ce, pour la première fois depuis fin 2018. L’épidémie de coronavirus et l’effondrement du pétrole ont favorisé une situation de panique chez les investisseurs.
Outre-Atlantique, le Dow Jones et le Nasdaq évoluent en perte de respectivement 5.26 % et 4.33 %. Quelques minutes après l’ouverture, les transactions à Wall Street ont dû être interrompues pendant au moins un quart d’heure alors que l'indice Standard & Poor's 500 cédait plus de 7%. Il s’agit d’une procédure standard, mais exceptionnelle, pour limiter les krachs.
Après la décision de l'Arabie saoudite d'augmenter sa production et de baisser ses prix de vente, le pétrole a plongé de presque 20 % cette séance, emportant TechnipFMC (-23.30 %), Total (-16.61 %) et aux US, Schlumberger (-41 %) et Marathon Oil (-40.63 %).
Le secteur bancaire a souffert, pour sa part, de l'effet conjugué des craintes de ralentissement de l'activité économique et de la perspective d'une nouvelle baisse des taux d'intérêt de la FED. Crédit Agricole a perdu 16.86 %, tandis que Société Générale a lâché 17.65 %.
L’avis de nos partenaires
CONSTANCE ASSOCIÉS
Selon Constance Associés, une crise boursière (qui n’arrive jamais du côté où on l’attendait) doit trouver des réponses dans la raison, le discernement et la patience ; car la panique est la pire des stratégies.
La société de gestion avait abaissé l’exposition aux valeurs « impact immédiat », comme celles du secteur du Luxe, du Transport, puis abaissé également l’exposition aux valeurs industrielles potentiellement confrontées à des problèmes de chaîne de production. Elle n’a pas depuis longtemps de valeur pétrolière ou parapétrolière ou de valeur bancaire en portefeuille car ces segments sont des secteurs de momentum et ne sont pas cohérents avec leur processus de gestion.
L’impact sur l’économie est encore inconnu mais force est de constater que toutes les entreprises ne passeront pas la crise de la même façon. Une perte de chiffre d’affaires face à des charges fixes n’est pas la même histoire pour toutes. Constance Associés continue donc de privilégier les grandes capitalisations (plus liquides), en évitant les bilans chargés de dettes et, plus encore, analyse et cherche les gagnants futurs de la redistribution de cartes car cette crise sanitaire et économique. Car cette crise va laisser des marques et va induire aussi des changements, voire des innovations sur les comportements des opérateurs quels qu’ils soient : plus de digitalisation, plus de relocalisations, plus de flexibilité dans les chaines de production…
Nous sommes actuellement dans la phase de la peur ancestrale de la contagion. Viendra ensuite le temps d’une régulation émotionnelle. Tout risque qui semble incontrôlé est déstabilisant et porte ce double-choc de l’offre et de la demande. Mais lorsque la baisse est générale, restons plus que jamais cohérents avec notre philosophie de gestion. Au risque de se répéter, le conseil de Constance Associés est de maintenir le cap et investir pour le long terme.
OFI AM
« Autant nous étions prudents en début d’année, soulignant que les marchés étaient vulnérables à la moindre mauvaise nouvelle, autant nous pensons aujourd’hui qu’il y a des opportunités d’investissement » selon OFI AM.
Des opportunités d’investissement principalement sur les actions et le High Yield européen dans une optique de moyen terme. La crédit court terme constitue également un placement intéressant dans les conditions actuelles en alternative au monétaire.
En effet, les conditions d’une reprise rapide, une fois le virus maitrisé, nous semblent en place : taux encore plus bas, pétrole pas cher et valorisations correctes. Il reste que les marchés risquent d’être encore volatils dans les prochains jours, et qu’il conviendra de faire attention à la liquidité. C’est la raison pour laquelle OFI AM préconise d’investir en plusieurs fois.
BORDIER
Du point de vue des entreprises, selon Bordier, les structures les plus fragiles pourront être confrontées à un problème de trésorerie lié à la chute de leur activité. Même si temporaire, ce manque de liquidité pourrait les contraindre injustement à mettre la clé sous la porte. Dans les portefeuilles gérés, la banque privée est particulièrement attentive à la qualité des sous-jacents, et des titres sélectionnés, pour leur capacité à faire face à un ralentissement.
La rapidité et l’ampleur des mesures prises par les autorités détermineront, au-delà de la durée de l’épisode viral, les retombées sur l’économie. Aux bienfaits des interventions des banques centrales, utiles pour la confiance et la liquidité des marchés, la banque privée préfère celles des gouvernements, plus efficaces pour l’économie. Le report du paiement des charges sociales, des impôts ou des intérêts dus pour un prêt bancaire, voire des subventions directes aux ménages et aux entreprises représentent une bouffée d’oxygène bien plus pertinente que quelques points de base de taux d’intérêt.
La réaction optimiste de Bordier suite à la chute du pétrole et la propagation du virus : « la note positive de l’arrêt forcé de l’économie est le recul marqué des émissions de CO2 et de la pollution. On peut même se demander si la planète n’est pas en train de se soigner toute seule ».
ATHYMIS
La réaction d’Athymis est de continuer à alléger les positions actions dans les portefeuilles diversifiés ATHYMIS GLOBAL et ATHYMIS PATRIMOINE. La société de gestion continue le mouvement par l’allègement des fonds investis dans le high yield. Elle a fortement baissé son exposition aux fonds purs value, et small caps. Une crise de liquidité sur les petites valeurs n’est pas exclue.
Dans leurs fonds investis en actions, Athymis a concentré ses investissements sur les dossiers de haute qualité, dans l’ensemble peu endettés ou ayant des marges de manœuvres fortes en cas de récession dure.
Du fait de leurs thématiques, la société de gestion est absente des secteurs pétrolier, extrêmement sous pondérés en banques (pondération nulle dans ATHYMIS MILLENNIAL EUROPE et ATHYMIS BETTER LIFE). Elle a allégé au maximum ses investissements dans le tourisme, voyage, organisation d’événement. Dans le fonds ATHYMIS BETTRE LIFE, les sur-pondérations en valeurs environnementales et de la santé, sont un atout majeur dans le contexte actuel.
Être prudent sans pour autant paniquer est leur recommandation pour les prochains jours. Athymis rappelle que la situation en Chine est en nette amélioration, avec une baisse du nombre de malades et des réouvertures d’usines et de magasins en accélération. Pour l’investisseur de long terme, il est même temps de prendre graduellement des positions de long terme sur des dossiers de qualité. Rappelons-nous la phrase de Sir John Templeton : « La période de pessimisme maximum est la meilleure période pour investir, la période d’optimisme maximum est le meilleur moment pour vendre ».
EDMOND DE ROTHSCHILD
Selon Edmond De Rothschild, les données sur les flux montrent que les investisseurs ne cèdent globalement pas à la panique pour le moment. Certains ont augmenté leur niveau de protection dans les portefeuilles (via la duration ou des couvertures) mais les investisseurs « tiennent ». Le « fast money » a beaucoup bougé, pas le « real money ». C’est une bonne nouvelle parce qu’elle témoigne en première lecture d’une bonne adéquation des portefeuilles face au changement de régime de volatilité. Mais c’est aussi une mauvaise nouvelle car cela montre qu’en dépit de la forte baisse des marchés, une nouvelle vague de baisse pourrait venir d’un début de capitulation des investisseurs, inquiets de la montée du risque de récession. Il y aura des opportunités ou des replis qu’il ne faudra pas tarder à saisir dès lors que les premiers éléments de clarification sur le risque de récession apparaitront.
« Après avoir réduit nos expositions sur le crédit en attendant éventuellement que les primes de risque se regonflent, nous maintenons pour le moment nos expositions sur les actions » selon Benjamin Melman, Global CIO Asset Management. Au-delà des phénomènes de court terme et de gestions tactiques, c’est leur appréciation du scénario stabilisation/reprise et du risque de récession qui décidera de leur prochaine dynamique de politique d’investissement.
Notre conseil
Cette succession d’évènements confirme la nécessité d’être prudent tout en profitant des opportunités d’investissement. Nous appelons nos clients à une grande réactivité concernant les arbitrages que nous pourrions suggérer en ce moment.