Focus sur 3 fonds d'actions européennes
Les fonds expliqués par leurs gérants
Amilton Premium Europe a été lancé le 31/12/2014, et est géré depuis sa création par Harry Wolhandler (Directeur Général Délégué, Directeur de la Gestion Actions et Associé d’Amilton Asset Management). C’est un fonds qui investit sur les petites et moyennes valeurs européennes (une capitalisation boursière principalement entre 1 milliard et 10 milliards d’€). Il a pour objectif de surperformer dans la durée son indice de référence, l’Euro Stoxx Small NR, quelle que soit la configuration de marché. Le processus de gestion, singulier et créateur de valeur, permet au fonds de présenter un des meilleurs « track-record » de sa catégorie : depuis création, Amilton Premium Europe présente une performance cumulée de +94.82%1 (vs. 45.08% pour son indice de référence), et une performance annualisée de +15.07%2 (vs. +8.15% pour son indice de référence).
Amilton Premium Europe est éligible au PEA.
Le processus de gestion d’Amilton Premium Europe se construit autour de deux piliers :
Approche « top-down ». L’analyse de l’environnement macro-économique (indicateurs avancés, analyse des politiques fiscales, budgétaires et monétaires, indicateurs économiques etc.) et de l’environnement boursier (valorisations, flux, corrélations, performances sectorielles etc.) permet de définir une orientation globale du portefeuille qui vise à profiter des rotations sectorielles mises en œuvre sur le marché (plutôt que de les subir) et à identifier les thématiques porteuses à moyen terme. L’objectif est de s’adapter au marché sans biais de style ni de gestion.
A titre d’exemple, l’équipe de gestion avait réduit le secteur immobilier (secteur défensif) pour revenir progressivement sur des valeurs cycliques de qualité début janvier 2019 compte tenu du discours accommodant de la Réserve Fédérale des Etats-Unis. Début mai, un mouvement inverse a été opéré compte tenu du retour des tensions de guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine : allègement significatif des valeurs cycliques et renforcement des valeurs défensifs (secteur immobilier et de services aux collectivités).
Approche « bottom-up ». L’analyse fondamentale des sociétés (analyse du business case, rencontre systématique du management, profil boursier de la société et potentiel d’upside, analyse de la situation financière etc.) est combinée avec une approche « momentum », c’est-à-dire l’identification de catalyseurs susceptibles de générer une accélération de la variation du cours de bourse à court/moyen terme (< 6 mois). Ces catalyseurs peuvent être multiples : les « newsflow » de la société (nominations de dirigeants, nouvelle stratégies, rumeurs d’OPA etc.), des facteurs externes comme l’évolution du secteur et de l’environnement, les publications de résultats, l’avis du consensus et les facteurs techniques (configurations graphiques, les flux).
Enfin, l’équipe de gestion attache beaucoup d’importance à la liquidité du portefeuille dans sa construction. Le fonds est ainsi très diversifié (environ 80 titres en moyenne et maximum 4% sur un titre) et peut être liquidé à 88% en une séance boursière.
Montségur Opportunités
Montségur Opportunités est un fonds d’actions françaises qui investit dans des sociétés en « situations spéciales ». Comment définissons-nous les « situations spéciales » ? Il s’agit d’entreprises qui se trouvent dans un cycle de redressement d’activité, qui ont subi un accident de parcours ou bien qui peuvent faire l’objet d’une opération financière.
Le fonds a été créé en 2004 et est géré depuis le 1er janvier 2018 par Andreea Condurache. Le processus d’investissement repose sur une approche contrariante et discrétionnaire. La sélection de valeurs se fait indépendamment de tout indice, de toute contrainte sectorielle ou de taille de capitalisation et aboutit sur un portefeuille concentré de 30 à 35 sociétés.
Comment identifions-nous nos investissements ?
La génération d’idées commence par un screening quantitatif permettant d’identifier les sociétés ayant connu des difficultés et qui présentent des perspectives d’amélioration de leur activité significatives. Ces difficultés peuvent avoir de multiples raisons : conjoncture défavorable (Fnac Darty, Tarkett, CGG, Spie), mutation structurelle de l’industrie (Carrefour, TF1), changement de management (Elior, Korian), intégration des acquisitions (Altran, Sopra Steria), etc. Une approche « Top-down » nous permettant d’identifier les potentielles cibles d’une consolidation sectorielle vient compléter notre process.
Comment validons-nous les cas d’investissements ?
L’analyse de chaque dossier repose sur la compréhension de l’environnement d’activité et son évolution dans le temps, de la gouvernance et des états financiers de l’entreprise. Cela passe par des échanges avec les sociétés et des analystes sectoriels. Ensuite, sur la base des multiples de valorisation historiques et/ou sectoriels de chaque société, nous calculons notre objectif de cours. Tout l’enjeu réside dans la capacité des entreprises à surmonter les difficultés rencontrées ou à mettre en place les mesures nécessaires à l’amélioration de la performance opérationnelle. Si les facteurs de cristallisation de valeur de la société ont été bien identifiés (plan stratégique, nouvelle gouvernance, cessions d’actifs non rentables, etc.) et que le potentiel de hausse est supérieur à 20 %, le cas d’investissement est validé et un point d’entrée est défini par le gérant.
Comment constituons-nous nos positions ?
Une fois le cas d’investissement validé et le point d’entrée atteint, la position est constituée progressivement. Une pondération cible est déterminée par le gérant sur la base de trois facteurs : une note fondamentale fondée sur un modèle interne (fonction du niveau absolu et de l’évolution de la croissance, rentabilité, dette et génération de trésorerie), le potentiel de création de valeur boursière et le profil de risque de la société. La ligne en portefeuille est ensuite pilotée en fonction des différents niveaux d’intervention déterminés au préalable.
La thématique des « situations spéciales » est intemporelle. Il existe en permanence, indépendamment du cycle économique, des entreprises en restructuration offrant des opportunités d’investissement intéressantes à moyen terme.
ODDO BHF Avenir Europe à travers l’interview de Pascal Riégis
1 - Quelle est votre stratégie ?
Pascal Riégis : ODDO BHF Avenir Europe est un fonds d'actions européennes à moyenne capitalisation. Je le gère avec la même équipe et avec le même processus d'investissement depuis 2003. Le fonds dispose de 2,9 milliards d'euros d'actifs sous gestion (au 30.08.2019) et compte plus de 6 milliards d'euros sur les différents fonds communs de placement et mandats autour de cette stratégie.
En termes de philosophie d'investissement, nous avons une approche purement fondamentale, sans biais de style ni pari macro-économique : nous nous concentrons sur une analyse fondamentale approfondie. Il s'agit d'un fonds de convictions avec un portefeuille d'environ 40 à 50 actions que nous considérons comme les grandes entreprises de demain. Notre processus d'investissement est centré sur la recherche de créateurs de valeur sur l'ensemble du cycle : croissance autofinancée, rentabilité préservée et autofinancement même en période de récession. Un de nos critères de sélection est la recherche d’entreprises d'envergure internationale avec une exposition géographique diversifiée.
Enfin, notre stratégie intègre des critères ESG stricts dans son processus d'investissement, basés sur un modèle d'analyse propriétaire ODDO BHF AM (exclusions sectorielles, intégration ESG dans le processus de construction du portefeuille et dialogue et engagement avec les sociétés investies).
2 - Pourquoi vous concentrez-vous sur l'Europe mid-small cap ?
Pascal Riégis : Tout d'abord, nous voulons mettre l'accent sur le fait que nous nous concentrons sur l'analyse fondamentale - nous essayons d'identifier les entreprises européennes les plus prometteuses et il se trouve que les meilleures opportunités que nous identifions sont des entreprises de capitalisation moyenne (selon notre analyse). Nous n'avons pas d'opinion précise sur le segment de marché qui surperformera ou non, juste des opinions sur des valeurs.
Cette première considération mise à part, nous pensons que l'univers européen des valeurs moyennes offre des opportunités d'investissement pour plusieurs raisons. Ces valeurs présentent un potentiel de croissance similaire à celui que l'on trouve sur le marché des petites capitalisations, tout en ayant (relativement) moins de risques car ces sociétés sont déjà structurées. En effet, sur le marché des valeurs moyennes, on trouve des entreprises qui n’ont pas atteint leur plateau de croissance tout en ayant déjà établi leur business model et une gouvernance solide. De plus, notre univers d'investissement est profond sur le marché, avec environ 2000 valeurs (valeurs européennes de 150 à 10 milliards d'euros de capitalisation boursière pour les petites et moyennes valeurs).
Enfin, cette orientation est le résultat de notre philosophie d'investissement. Nous voulons accompagner l'expansion d'entreprises prometteuses en champions globaux. Par exemple, nous avons investi pour la première fois dans Safran, l'une de nos principales participations (5,9 % du portefeuille au 30.08.2019), en février 2007, lorsque sa capitalisation boursière était inférieure à 10 milliards d'euros. La société a désormais une capitalisation boursière supérieure à 50 milliards d'euros. Cela illustre bien ce que nous essayons de faire avec ODDO BHF Avenir Europe : investir dans les grandes entreprises de demain.
4 - Pourquoi un investisseur devrait-il insérer ce produit dans son portefeuille ?
Pascal Riégis : ODDO BHF Avenir Europe peut-être considéré comme un fonds cœur de portefeuille pour un investisseur souhaitant investir dans des actions européennes. Grâce à notre stratégie, l’investisseur s’expose à des entreprises solides et en croissance qui sont parmi les leaders de leurs marchés respectifs et qui se développent dans le monde entier.
Le fonds est géré par une équipe dévouée et stable de professionnels qui travaillent ensemble depuis 2003. Nous sommes experts sur le marché européen des actions et nous avons noué de solides relations avec les équipes de direction des entreprises et les analystes de marché.
J'insiste également là-dessus, mais c'est essentiel : il n'y a pas de biais de style, ni de pari macro-économique. Par conséquent, nous pensons qu'il s'agit d'un produit pertinent pour les investisseurs à long terme qui ne veulent pas arbitrer souvent leurs positions en fonds par rapport aux évolutions à court terme du marché.
Enfin, la performance*. Nous avons prouvé que nous sommes capables de surperformer à long terme sur les marchés haussiers et baissiers. En 2018, nous avons perdu -12,8% contre -14,3% pour l'indice de référence et cette année nous sommes à +17,7% contre +15,0%. Depuis la reprise de la gestion en 2003, la performance d'ODDO BHF Avenir Europe (classe d'actions CI-EUR) s'établit à 11,9% contre 8,3% pour le MSCI Europe Smid EUR NR et le fonds a surperformé l'indice 10 ans sur 15 (date fin août 2019). Le fonds est exposé à un risque de perte en capital
*Le rendement passé n'est pas un indicateur fiable du rendement futur et n'est pas constant dans le temps.